Lettre au commandant de la GSMCRJC : visite de la sensibilisation acec des cadets

Le 31 octobre 2017


Brigadier-général Kelly Woiden
Commandant
Groupe de soutien national pour les cadets et les Rangers juniors canadiens
Ministère de la Défense nationale
101, promenade Colonel-By
Ottawa (Ontario)  K1A OK2

 

Monsieur,

Par la présente, j’aimerais faire un suivi de nos visites, l’été dernier, aux nombreux camps et installations des cadets, où nous avons rencontré plusieurs centaines de personnes. Nous nous sommes rendus en Colombie-Britannique, au Québec, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse, à Whitehorse, en Alberta, au Manitoba et en Ontario afin de transmettre de l’information sur notre bureau et ses services et afin de nous renseigner sur l’organisation des cadets. Lors de ces visites, nous avons eu le plaisir de rencontrer des membres du personnel, notamment du Cadre des instructeurs des cadets (CIC) et du Service d’administration et d’instruction des organisations de cadets (SAIOC). Nous avons écouté les préoccupations et les commentaires positifs des gens et avons acquis une meilleure connaissance de ce qu’il faut pour travailler avec les jeunes et des difficultés particulières à ce travail.

Je tiens à vous remercier personnellement ainsi que votre équipe d'avoir rendu possible un total de 20 visites d’un bout à l’autre du pays. J’aimerais aussi souligner le travail du major Simon Caron, du lieutenant-colonel Bruno De Ciccio, du major Bob Eagle, du major Edison Mclean et du capitaine Jason Burgoin, qui ont contribué à la coordination des assemblées publiques avec le CIC et le SAIOC. Ils ont fait preuve d’une grande hospitalité envers nous et se sont montrés ouverts et accessibles.

Nos discussions avec les membres du CIC et du SAIOC partout au pays ont mis en évidence la fierté qu’ils ont à faire partie des Forces armées canadiennes (FAC). Ils n’ont pas hésité à nous transmettre leurs connaissances, à exprimer leurs difficultés et à nous aider par tous les moyens possibles. Nous avons été très impressionnés par la qualité et le dévouement des leaders rencontrés.

J’aimerais faire ressortir certains commentaires que nous avons entendus lors de nos visites et vous offrir notre aide si vous souhaitez faire le suivi de ces questions. Notre organisation croit fermement que la collaboration et l’échange de bonnes pratiques peuvent engendrer des changements positifs durables.

Assurance supplémentaire et blessures graves

Selon ce que nous avons compris, les ligues des cadets une assurance supplémentaire aux parents avant la tenue des activités. Toutefois, le personnel un peu partout au pays a mentionné qu’aucune information n’est diffusée à ce sujet et qu’autant le personnel que les parents ont besoin de cette information.

On nous a aussi dit que lorsqu’un cas de blessure grave survient, il est difficile d’offrir du soutien aux familles, puisqu’il n’y a aucun mécanisme ou politique fournissant aux commandants des directives claires pour gérer ce type de situation. Au moment de notre visite, la chaine de commandement n’était pas en mesure d’obtenir des détails sur les avantages, services et couvertures d’assurance offerts aux cadets par les ligues des cadets.

Comme vous le savez peut-être, mon bureau a publié en novembre 2016 un rapport intitulé Cadets : une enquête sur le soutien offert aux cadets souffrant d’une maladie ou d’une blessure suivant leur participation à une activité des cadets. L’enquête visait à identifier les problèmes d’iniquité et à déterminer les droits en matière d’avantages et le processus en place pour accéder à ces avantages si un cadet est blessé grièvement ou tué pendant une activité des cadets autorisée.

Notre enquête a révélé que les cadets malades ou blessés et les familles ont accès à de nombreux avantages et services tels que des soins de santé offerts par les FAC et une assurance-accident supplémentaire offerte par les ligues des cadets. Un résumé de nos constatations se trouve sur notre site web et pourrait facilement être transmis aux cadets et à leurs parents.

À plusieurs endroits du pays et lors de nos assemblées publiques, il était évident que les membres ne connaissaient pas les avantages et services auxquels ils ont accès. Il y a encore du travail à faire pour mieux faire connaitre aux cadets et aux familles ce à quoi ils ont droit et le processus pour se prévaloir de ces droits. Mon bureau fera un suivi des recommandations que contient ce rapport.

Distribution de médicaments

Nous avons entendu des préoccupations liées au manque de formation sur la distribution de médicaments aux cadets et à la responsabilité en cas d’erreur. Le personnel a indiqué ne pas savoir quels médicaments sont requis pour traiter une condition médicale donnée. Ils nous ont expliqué que le manque d’information rend difficile de garantir des soins appropriés aux cadets. Nous savons qu’une politique a été créée en juin 2016 au sujet des Epipen, mais on nous a dit qu’elle n’est toujours pas pleinement en vigueur. Pour cette raison, certains sites ont adopté leurs propres mesures pour gérer les problèmes médicaux des cadets, comme photographier les cadets qui souffrent d’allergies et de problèmes potentiellement mortels. Dans certains camps, il semblerait que quelque 87 % des cadets participants prennent une médication – le personnel s’est dit préoccupé par la situation.

Renseignements médicaux insuffisants sur les cadets

Le personnel a exprimé des inquiétudes quant aux cadets souffrant de maladie mentale ou d’autres troubles du comportement. C’est qu’ils ne reçoivent pas de renseignements médicaux détaillés sur les cadets. On nous a dit que dans le cadre du processus d’inscription, un questionnaire est rempli par les parents et envoyé au médecin militaire, qui prépare une note médicale et l’envoie à l’unité. Toutefois, l’information fournie sur cette note concerne surtout les allergies et médicaments, et non les maladies mentales et troubles du comportement.

Délais de recrutement

Le personnel partout au pays a exprimé l’épuisement ressenti devant la complexité du processus d’embauche, plus particulièrement lorsqu’ils passent de la Force régulière ou de la Réserve au SAIOC. La chaine de commandement nous a dit que cela est dû à une pénurie de personnel administratif et au processus excessivement long que sont les vérifications de sécurité et des antécédents. Le long processus d’embauche entraine la perte d’excellents candidats qui ont les compétences et qualifications requises.

En conclusion, j’aimerais saluer votre profond engagement et celui de votre équipe de dirigeants envers les hommes et les femmes sous votre commandement. Je reconnais que les enjeux et difficultés auxquels vous êtes confronté sont, dans une certaine mesure, hors de votre contrôle. Nous demeurons à votre disposition si vous avez besoin d’aide pour naviguer parmi ces difficultés.

Je tiens encore une fois à vous remercier, ainsi que votre personnel, pour votre aide dans l’organisation et le déroulement d’une excellente série de visites de prise de contact avec nos commettants.

Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

L’Ombudsman,

Gary Walbourne

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